Communiqué : l’exécutif régional baisse les subventions 2017 pour l’agriculture bio et locale, la mobilisation citoyenne poursuivra son cours !

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Nous mangeons - Nous produisions - Nous décidons

 

La Conseil régional Île-de-France vient de voter la réduction des financements attribués à l’agriculture biologique locale francilienne. Résultats des tractations : -17 % pour le Réseau des AMAP IDF, -32 % pour les Champs des Possibles et… – 100 % pour Terre de Liens IDF entre 2016 et 2017. Pire : aucun signal positif n’est donné quant à l’année 2018 où seul le Réseau des AMAP s’est vu octroyer une bien maigre subvention, en baisse par rapport à 2017.

Or il est clair qu’à l’heure actuelle la réalisation effective du Plan Bio Etat-Région est largement tributaire du travail de nos trois organisations, avec le concours du Groupement des agriculteurs biologiques IDF (GAB IDF) à travers le pôle Abiosol.

Le Plan Bio entend assurer le développement de la production agricole en bio et la structuration d’une véritable filière bio régionale en s’appuyant sur quatre actions prioritaires :

  • Doubler les surfaces bio d’ici 2017 et les tripler d’ici 2020,
  • Dynamiser les conversions en maintenant un objectif de 10 à 15 installations en bio par an,
  • Développer les outils de structuration collective de filières pour soutenir le développement des produits bio locaux,
  • Encourager l’introduction de produits locaux, en particulier issus de l’agriculture biologique, dans la restauration collective.

Force est de constater que de tels objectifs sont largement atteints grâce aux efforts chaque année renouvelés de nos organisations. En effet le pôle Abiosol c’est :

  • L’installation de 80 agriculteurs bio entre 2009 et 2017, soit une dizaine d’installations par an,
  • Le développement de la commercialisation en circuits courts avec plus de 300 AMAP enregistrées en IDF, soit environ 61 000 personnes ayant accès à une nourriture locale de qualité,
  • L’accompagnement des porteurs projets à travers la couveuse d’activité agricole qui compte désormais 12 sites d’accueil et près d’une vingtaine de candidats à l’installation en cours de test,
  • 1,4 millions d’euros investis sous forme d’actions solidaire et de dons pour l’acquisition collective de foncier en IdF.

En outre, s’il était utile de le rappeler, l’agriculture biologique n’a cessé de montrer ses vertus tant sur le plan socio-économique qu’environnemental. Elle est créatrice d’emplois et permet de revitaliser le tissu économique de nos campagnes : les fermes biologiques emploient en effet en moyenne 2,4 Unités de Travail Annuel contre 1,52 en conventionnel [1].

Parce qu’elle est exempt d’intrants nocifs (pesticides, engrais de synthèse, etc.) ou d’OGM, la bio permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre notamment à travers la revitalisation des sols, lesquels constituent l’un des premiers capteurs de CO2. La fertilisation des systèmes agricoles est de fait responsable de 94 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur[2], si l’exécutif régional souhaite réellement agir en termes d’atténuation du changement climatique et au respect de ses engagements à travers le Schéma Régional Climat Energie Air (SRCEA), il ne peut que renforcer son soutien aux acteurs historiques de l’agriculture biologique francilienne.

Par ailleurs, à l’heure où la transparence du débat démocratique ne semble plus être le maître-mot, nous serons particulièrement attentifs à l’approche du vote du Pacte agricole régional, lequel viendra redéfinir les contours de la stratégie régionale en matière d’agriculture et d’alimentation. Aucun élément calendaire, ni compte rendu des débats censés précéder le vote nous ont été transmis. Un tel écueil n’est pas sans rappeler les enjeux de gouvernance agricole et alimentaire qui demeure que trop réfractaire à la participation citoyenne. A travers sa campagne : « Nous produisons, Nous mangeons, Nous décidons », le réseau AMAP IDF a fait de ces questions son fer de lance. Outre l’ouverture des Conseils d’administration de l’Agence des Espaces Verts et du CRIT (Comité Régional Installation Transmission) – promesses de campagne de Valérie Pécresse non tenues – à l’Agriculture Citoyenne, le mouvement des AMAP demande l’élargissement de la gouvernance du Plan bio aux chambres d’agriculture, la Safer, ainsi qu’aux quatre structures du pôle Abiosol.

Le développement de l’agriculture biologique et paysanne a de beaux jours devant lui. Les citoyens franciliens, eux, l’ont compris. Ils sauront se mobiliser le cas échéant.

Références :
[1] http://www.agencebio.org/sites/default/files/upload/documents/4_Chiffres/BrochureCC/CC2012_Chap4_1_Prod.pdf
[2] http://www.srcae-idf.fr/IMG/pdf/9-SRCAE-IDF_Agriculture_cle8aa479.pdf

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